La Haute-Montagne Norvégienne
Samedi 16 juin
Ce matin nous quittons cette belle île de Runde à regret, tellement nous nous y sentions bien.
Seul un ciel voilé nous aidera à plier bagage... avec quelques courbatures tout de même, car nous avons bien marché.
Vidoc semble épuisé et ne s'est réveillé qu'à 8 h !
Nous prenons donc la route de la Haute-Montagne qui occupera nos jours à venir, avant de redescendre vraiment vers le sud et terminer notre périple en Norvège.
La encore, c'est pour nous un moment fort de notre voyage et grâce aux conseils de nos amis Guy et Janine, les "Montagnards" de chamonix, je pense que nous ne serons pas deçus si le temps est de la partie !
Mais le temps est une grande incertitude en Montagne... Nous l'avons largement testé lors d'un récent voyage en Autriche ou nous avons parcouru tout le Tyrol sous la pluie !
Mais revenons à la Norvège, la première partie de route, jusqu'aux faubourg d'Alesund est du déjà vu à l'aller... mais ça n'a pas le même charme sous les nuages.
Au moment du déjeuner, le soleil se lève un peu et nous atteignons des températures de 19°... C'est la fournaise !!!
Cela ne durera pas, car nous attaquons les routes de montagne et la température se rafraîchie.
Nous dominons des fjords magnifiques. Nous avons vu ces images des centaines de fois, mais c'est toujours aussi fascinant.
Puis nous redescendons vers le niveau de la mer pour prendre notre deuxième ferry de la journée.
Nous remontons ensuite, avec un fort dénivelé vers les sommets qui nous entourent.
Le summum de la journée sera atteint lorsque nous arrivons en surplomb du fjord de Geiranger, c'est absolument époustouflant !
La descente sera difficile avec de la pente à 10%... La roulotte descend prudemment en seconde à 3500 t/m, car il y a une série de méchant virolets à négocier.
Il vaut mieux entendre le moteur se plaindre que de chauffer les freins...
Nous retrouvons nos amis sur le camping de Geiranger "centre", tout au fond du fjord.
Nous terminerons la journée par une petite promenade tout les quatre "en ville"
Avec vue sur une belle cascade...
avec une véritable attaque des "glaciers" de la ville digne de montagnards expérimentés !
Photo prise par notre "ami" Guy... le traitre...
Dimanche 17 juin
Temps mitigé au réveil, il a plu cette nuit, mais le soleil semble tout de même vouloir s'imposer.
Nous quittons, avec nos amis, ce site extraordinaire de Geiranger pour attaquer la haute-Montagne par le fond du fjord.
Dès la sortie du camping, la pente est raide, environ 10% avec des lacets pas simples à négocier avec nos poids lourds.
Nous sommes obligés de virer large sans voir en amont si quelqu'un descend.
Ce qui est rassurant, c'est que ceux qui descendent nous voient et ont l'intelligence de s'arrêter avant le virage pour nous permettre de le négocier.
Après 5 à 6 Km de grimpette, deux parkings successifs permettent d'admirer une dernière fois le fjord depuis les hauteurs...
C'est une vraie carte postale publicitaire pour la Norvège, d'autant qu'un paquebot nous fait l'honneur de sa présence !
Nous continuons la grimpette vers le col de Djupvasshytta à 1030 m. C'est une altitude anodine dans les Alpes, mais pas en Norvège sous ces latitudes !
Nous roulons entre des murs de neige de 2 à 3 m, alors que nous sommes le 17 juin !
Une pause s'impose au col.
A nos pieds le lac gelé de Djupvanet est encore recouvert de neige.
On est vraiment bien dans ces paysages grandioses, on n'a pas envie de redescendre, mais plutôt de chausser de gros godillots et de grimper sur les sommets enneigés.
Même Vidoc semble apprécier cette neige d'été ! Mais ce ne serait pas raisonnables et nous reprenons la route.
Nous resdescendons vers les hauts-plateaux de Breida et son grand lac de Breidalsvetn, encore, en partie, pris par les glaces.
Nous pénétrons ensuite dans la zone boisée de Skjak ou de nombreux torrents de montagnes se jettent dans le lit de l'Otta, le torrent principal.
Ces accumulations d'eaux dans un lit étroit et parsemé d'énormes blocs rocheux donnent de très beaux rapides et de petites cascades impressionnantes en raison de la puissance de l'eau.
Il y a celle où nous nous sommes arrêtés pour le déjeuner... (cf.ci-dessus)
Et celle d'Ofossen qui précipite ses eaux dans le lac d'Otta (Ottavatn).
C'est en longeant ce lac que nous rejoignons la petite ville toute en bois de Lom où nous allons faire étape.
Auparavant nous avons admiré une petite église en bois à Anstad.
Nous n'avons pas pu visiter l'intérieur car elle était fermé à clef... et quelle clef !
Nous rejoignons Lom, sous un ciel redevenu nuageux et même un peu menaçant, mais la température est assez douce.
A peine installés au camping, nous nous dirigeons à pied vers la magnifique église en bois debout de Lom qui date du XII° siècle (1160).
Elle est magnifique, tant de l'extérieur qu'à l'intérieur, et vaut vraiment le plaisir d'être visitée.
Une petite averse avant le dîner viendra conclure cette superbe journée.
Lundi 18 juin
Ce matin, le temps est très couvert au départ de Lom. Il le restera malheureusement toute la journée.
Nous quittons Lom pour notre première véritable étape de haute-montagne.
Par une succession de vallées très belles et de plus en plus enneigées, nous gagnons progressivement le plus haut col de Norvège, le Sognefjellshytta qui culmine à 1440 m !
Auparavant nous avons fait une petite pause au refuge de Krossbu d'où nous aurions souhaité faire quelques balades à pieds.
Malheureusement les deux parkings sont occupés, l'un par des voitures, l'autre sert d'aire de posé à un hélicoptère qui vraisemblablement fait des navettes vers un chantier au dessus des glaciers.
Le parking du refuge ou nous avons fait halte est quand à lui déjà réservé d'après le gérant du refuge.
Nous reprenons la route vers le Sognefjellshytta et son grand parking où stationnent deux cars de touristes qui nous cèdent leurs places peu de temps après notre arrivée.
C'est une belle aubaine et nous nous y installons. Nous déjeunons rapidement, tant nous avons hâte d'aller nous plonger dans cette belle neige épaisse.
Vidoc que j'ai fait un peu courrir sur le parking remonte à regret dans le camping-car et nous regarde nous éloigner.
Notre ami Guy a déjà repéré un petit sommet à gravir...
Il nous fait une superbe trace, mais de temps en temps nous enfonçons jusqu'aux genoux !
A peine redescendus, nous faisons un petit coucou à Vidoc qui nous voit traverser la route et nous attaquons une deuxième petite grimpette sur l'autre versant.
Comme nous n'avons pas l'équipement de nos amis montagnards, nous avons les pieds bien trempés en revenant, nos simples chaussures de randonnée n'étant pas étanches.
Nous nous changeons et comme il est encore tôt et que les nuages se font menaçant nous décidons de redescendre vers le Lustrafjorden et de chercher un petit camping ou une aire de bivouac sympa.
La descente est assez pénible avec de très forts dénivellés à plus de 10% sans jamais un replat pour "reposer" les freins.
La route traverse des paysages fantatisques et des murs de neige encadre nos véhicules sur cette route étroite.
Le croisement de cars de tourisme est à chaque fois un véritable exercice d'équilibristes !
Nous avons beau descendre prudemment au frein moteur, les freins chauffent et nous nous arrêtons à mi-chemin pour laisser refroidir...
Le temps étant carrément à la pluie, nous roulons jusqu'à Gaupne cardemain nous comptons prendre la route qui mène vers le massif du Breheimen...
S'il fait beau Guy nous promet l'approche d'un glacier...
C'est donc plein d'espoir que nous nous installons au petit camping de Gaupne pour y passer la nuit.
Mardi 19 juin
Il ne pleut pas ce matin au réveil et la journée devrait être agréable, avec quelques nuages pour faire joli dans le décors.
Nous quittons Gaupne pour rejoindre le grand parking du "Nigardsbreen", la langue glaciaire du Jostedalsbreen qui descend vers le petit hameau de Nigard ou bout du bout de la route 604.
Nous traversons toute la belle vallée du Jostedalen où coule un magnifique torrent aux eaux turquoises.
Il fait effectivement très beau à notre arrivée et c'est sans perdre de temps que nous nous équipons pour aller lécher le glacier comme dis notre guide, l'ami Guy.
Guy et Janine font plaisir à voir, et nous sommes ravis de partager leur enthousiasme.
Nous marchons pendant environ 45 minutes sur de la rocaille, le long d'un beau petit lac, bien alimenté par le glacier, avant d'arriver au front de glace.
Nous restons prudemment sur une hauteur, au niveau de la limite de sécurité, car des pans de glace peuvent tomber à tout moment.
Le temps d'une pause et d'une série de photos et nous redescendons vers nos camping-car pour le déjeuner.
Le quartier-maître Vidoc, chien de plaine s'il en est, a montré qu'il avait le pied marin avec tous les bacs empruntés, et aujourd'hui, il a gagné ses barrettes d'aspirant-guide de haute-montagne !
Même pas mal aux coussinets... mais vite, la gamelle... J'ai l'estomac dans les pattes !
Après le déjeuner, nous souhaitions remonter pour "tater de la glace" avec piolets et crampons et Guy et janine se faisaient une joie de nous accompagner, malheureusement les crampons ne s'adaptent pas à nos chaussures de trek et nous devons renoncer.
Nous redescendons donc la vallée en direction de Gaupne. Au passage, nous admirons une très belle cascade.
Nous prenons ensuite plein sud vers Sogndalsfjora et le fjord du même nom, avant de remonter versl'autre versant du Jostedalen et nous arrêter pour la nuit sur une aire de pique-nique face à une superbe langue glaciaire, aux environ de Lunde.
Malheureusement, le temps vire au gris, et même à la pluie. Ce n'est que vers 19h que quelques éclaircies mettrons en valeur toute la beauté de l'endroit.
Nous passons une sympathique soirée avec nos amis qui, demain prendront une autre route que nous, avec pleins de projets en tête pour la fin août... la fin d'année... et le début de la suivante.
C'est beau de rêver ! Nous passerons donc une excellente nuit dans cet endroit de rêve.
Mercredi 20 juin
Nous sommes à la veille de l'été et nous nous réveillé sous la pluie... Un vilain petit crachin pas vraiment agréable, mais il ne fait pas froid.
Après avoir dis au revoir à nos amis, mais quelque chose me dit que nous nous retrouverons avant le fin du voyage, car le mauvais temps va sans doute perturber leurs projets, nous reprenons la route en sens inverse vers Sogndalsfjora.
Nous décidons aussi de remonter sur une quinzaine de km vers le nord car nous avons laissé au passage hier, la visite d'une petite église en bois debout situé à Urnes sur l'autre rive du fjord de Lustra.
Nous quittons donc la route 55 pour rejoindre l'embarcadère de Solvom ou nous prendrons le ferry à pied pour rejoindre l'autre rive, le temps de la visite.
La petite route pour descendre à Solvom est épouvantable, avec une déclivité frisant les 10%, un revêtement abominable et étroitesse impressionnante et des lacets comme je n'en ai jamais vu !
Comble de malchance, nous arrivons au port pour voir le ferry s'éloigner et le prochain est dans une heure !
Nous hésitons sur la conduite à tenir, attendre ou pas... et la pluie qui redouble décide pour nous, d'autant que nous aurons 2 km à pieds sur l'autre rive.
Voilàce que nous aurions vu... s'il avait fait beau !
Nous reprenons l'ignoble petite route pour nous retrouver nez à nez avec un car de touristes qui descend...
C'est la galère, mais on arrivera tout même à se croiser sans casse...
Pour la troisième fois nous reprenonsla route de Sogndalsfjora et nous poursuivons sur la 55 jusqu'à l'embarcadère de Hella.
L'ennui c'est que les dix derniers kilomètres se font sur une route à voie unique avec très très peu de passages pour se croiser.
Mais tout va bien, nous sommes seuls sous la pluie... A 4 km du port, j'ai soudain une vilaine appréhension...
Et si un ferry débarquait son lot de camions, bus et autres camping-car se serait une vrai galère sur cette petite route !
Et ce qui devait arriver arriva et j'ai bien cru qu'on ne passerait jamais, d'autant que certains conducteurs de camping-car ne font aucun effort et restent tétanisé devant l'obstacle !
Je suis obligé, non seulement de manoeuvrer à la limite du fossé, mais aussi de les guider car ils n'osent plus bouger...
Résultat, quand nous arrivons au port, c'est pour voir notre ferry s'éloigner...nous en serons quitte pour une 3/4 h d'attente. ce n'est pas vraiment notre jour !
Après la traversée, direction la petite ville de Vik et sa magnifique église en bois debout. C'est un régal, un vrai petit bijou en bois.
C'est pour la voir que nous avons choisi cet itinéraire et nous ne le regrettons vraiment pas. Cette église vaut le détour comme dirait le "Guide Michelin"...
Après la visite, nous attaquons la grimpette vers les hauts plateaux du Fossfjellet qui culmine à 1393 m etnous passons un col à plus de 1000 m.
Bien sur, en ce dernier jour de printemps, la neige est encore au rendez-vous et les paysages sont fabuleux.
La descente vers Voss est comme d'habitude périlleuse, à plusmde 10%, et certains automobilistes s'impatientent car je descend pratiquement en seconde tout le long de manière à ne pas "cramer" mes freins.
Quand je trouve un endroit pour les laisser passer, si certains remercient, d'autres trompettent comme des malades pour marquer leur mécontentement... Tristes sires...
Arrivés à Voss, nous nous installons au camping, la pluie nous fait la grâce de s'arrêter et le soleil refait son apparition...
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