La Norvège du Sud
Jeudi 21 juin
C'est l'été ! Nous nous levons sous un beau soleil.
Nous avons décidé de ne pas trop nous presser, prendre le temps de faire un peu de ménage dans le camping-car... Bergen n'est qu'à 100 km de Voss.
En fait nous recevons vers 10h15 un SMS de nos amis Guy et Janine qui viennent d'arriver à Bergen et nous signalent que le "Bobil senter", l'aire de stationnement pour camping-cars de Bergen est déjà pratiquement pleine et qu'en plus des travaux aux abords la rende difficile d'accès.
Nous plions donc bagages en vitesse et le temps de faire le plein de GPL et nous voila sur la route de Bergen.
Je n'ai jamais enfilé autant de tunnel de ma vie, les uns derrière les autres, avec seulement quelues hectomètres de répis entre chacun d'entre eux.
C'est dommage, car la route semble jolie entre 2 tunnels ! En plus de ça, l'Etat norvégiens fait fonctionner le tiroir caisse en mettant la route à péage... sans autre choix bien sur ! Et les tarifs PL ne sont pas donnés !
Nous arrivons à Bergen, sous une douce chaleur, le contraste avec les jours précédents est saisissant, au point que nous mettons la climatisation dans le camping-car.
L'arrivée sur le "Bobil senter" est indescriptible, la déviation pour y accéder nous coute 60 NOK (8 €) et ce sera le même pris pour en repartir !
Quand on pense que ce parking de dissuasion "camping-car" est justement là pour éviter de voir nos engins encombrer la ville, c'est un comble ! D'autant que le parking nous coutera 34 € pour 24h...
Cela fait 50 € pour le stationnement d'une nuit, une arnaque bien norvégienne !
Nous avons tout de même la chance d'avoir une des 2 ou 3 dernières places en arrivant vers midi.
Tout ceux qui sont arrivés dans l'après-midi ou la soirée ont payé leur 16 € de péage sans même pouvoir s'arrêter à Bergen...
Bref, nous déjeunons en vitesse et nous partons en vitesse profiter de cette agréable petite ville de Bergen, très animées.
Sur le port, un marché aux poissons bien achalandé, avec des marayeurs qui se font aussi restaurateurs. C'est très sympa et nous regrettons d'avoir déjeuné avant de partir.
C'est décidé on y retournera ce soir avec nos amis, si nous les retrouvons dans la foule...
Visite du port avec son étalage de richesse, du beau voilier moderne au Yacht de luxe, en passant par de vieux gréments, tout le monde se montre.
Certains font des ronds dans l'eau dans le port...
d'autre astiquent le bastingage...
amusant !
Nous visitons la vieille ville qui ne présente pas un caractère particulier mis à part la cathédrale qui intérieurement vaut bien une petite visite.
Au retour nous faisons une halte au port pour boire quelque chose de frais avec Vidoc qui tire la langue... Il sera le premier servi, comme toujours.
C'est à ce moment que nous apercevons nos amis qui déambulent le long des quais.
Nous finirons la promenade ensemble en regardant les "bateaux de liaisons rapides" quitter le port.
Dans la soirée, nous retournons au port pour nous régaler chez les marayeurs restaurateurs...
La température est idéale et nous passerons une bonne fin de soirée à flaner dans cette petite ville très vivante avant de rejoindre nos camping-cars pour la nuit.
Vendredi 22 juin
Grand beau temps encore ce matin... Il a même fait chaud cette nuit. Pour la première fois en Norvège nous n'avons pas allumé le chauffage !
Nous reprenons la route... à péage... avec nos amis pour quelques kms seulement, car nos routes vont de nouveau se séparer.
Nous ferons ensemble une visite au magasin d'usine de "Janus", la célèbre marque de vêtements et sous-vêtements en laine et soie.
C'est une très vieille usine et nous traversons les ateliers avant de rejoindre le magasin. Surprenant et très norvégien, je n'imagine même pas ça en France, nos chers spécialistes des "zaquisociaux" de le tolèreraient pas !
Après la visite, nous nous disons au-revoir, certains de nous revoir dans les Alpes, fin Août.
Après seulement quelques kilomètres nous ferons deux stationnements pour admirer de belles cascades.
La deuxième cascade, celle de Steindalfossen, à hauteur de Rosseland à la particularité impressionnante d'avoir un petit sentier qui passe sous la chute d'eau !
Nous faisons halte pour déjeuner à Oystese, sur un beau parking face au fjord de Hardanget. Il fait encore beau, mais le vent commence à souffler sérieusement, ce n'est pas un bon présage !
La route touristique, à péage bien sur, entre Oystese et le fond du fjord, avant le tunnel de Vallavik est sans aucun doute dans un très bel environnement, mais à voie unique avec de longues portions sans possibilités de croisement !
C'est hyper dangereux et surtout très stressant car les camions roulent vite et les manoeuvres en marche arrière pour rejoindre un point de croisement se font sous la poussée bien pressantes de ces gros bahuts.
Nous sommes heureux d'arriver au bout du fjord, mais de nouvelles surprises nous attendent.
Tout d'abord un long tunnel de 12 kms, très mal éclairé (et même pas du tout dans son premier km), avec dans son dernier km un rond-point !
En effet, l'une des sorties devait conduire vers un pont pour traverser le fjord d'Eid, mais le pont n'est toujours pas construit !
Nous en sommes quittes pour une nouvelle traversée en ferry ! Une de plus... en espérant que la route touristique qui redescent vers Odda sera meilleur !
Espoir vain, la route ressemble comme une soeur à la précédente sur 80 km... épuisant !
Lorsqu'après Odda nous reprenons une route de montagne du même accabi, il pleut !
Blasé des croisement périlleux, nous poursuivons notre bonhomme de chemin vers notre destination du jour, Roldal.
Au passage, nous admirons une magnifique cascade au bord de la route, dont les embruns se mêlent à la pluie pour nous arroser copieusement !
Pour terminer en beauté, après deux grands tunnels au revêtement en plaques de bétons détériorées et pleines de trous, une descente de 5 km vers Roldal à 10%... en seconde hurlante... je veux à tout prix préserver mes freins et notre sécurité.
Premier camping... plein... deuxième camping, juste une petite place tout au fond... ouf ! Repos.
Samedi 23 juin
Réveil pluvieux, une nouvelle fois...avec un petit crachin intermittent.
Nous prenons la route vers une destination qui fascine de nombreux touristes en Norvège, la falaise de "Preikestolen".
Pour cela nous prenons la route "touristique" en direction du Suldal, de l'Hejmeland et du Strand (cf route verte sur la carte ci-dessous).
Fataliste, je sais que route touristique en Norvège signifie souvent route étroite, parfois à voie unique, parsemée de tunnel, avec un revêtement cahotique.
Celle-ci ne me fait pas mentir, avec cependant de superbes tronçons qui très brutalement reprennent leurs caractère "touristique" !
Nous traversons de superbes paysages, certes, déjà vus par ailleurs, mais qui sont toujours un régal.
Cascades, torrents, fjords... C'est merveilleux, mais cela manque tout de même d'un peu de soleil !
A midi nous nous arrêtons entre deux tunnel face à un superbe fjord.
Un hélicoptère s'est posé sur le parking avant notre arrivée et le pilote et son mécanicien prennent leur pause syndical de midi.
Nous déjeunons donc en vitesse, car il nous faudra décoller avant eux si nous voulons éviter un nuage de poussières et de gravillons.
Lorsque nous quittons les lieux... les pales commencent à tourner et le mécanicien nous fait signe de passer... Ouf, je crois que le camping-car n'aurait pas apprécié.
La descente d'Erfjord vers Nesvik, où nous prendrons notre énième ferry, est assez raide, mais avec de splendides point de vue.
Nous arrivons au "Preikestolen camping" vers 16h30...
Comme dans tous les sites touristiques norvégiens, les prix sont à la hauteur...de la falaise.
Espérons qu'il ne fera pas trop mauvais demain pour que nous puissions voir ça :
Dimanche 24 juin
Il a plu toute la nuit et nous n'avons pas très bien dormi, d'abord à cause du bruit de la pluie sur la roulotte, mais aussi parceque nous nous faisions du soucis pour le lendemain.
Faut-il y aller ou non ? Quatre à cinq heures de marche sous la pluie, est-ce bien raisonnable ? Mais rater un tel spectacle après avoir modifié notre itinéraire, en partie pour ça, c'est rageant.
Au réveil, si je puis dire, il pleut toujours et la mort dans l'âme nous décidons de renoncer et nous plions bagage en ambiance "grosse déception" avec l'envie de quitter cette Norvège qui ne nous sourie pas vraiment.
Au moment du départ, la pluie s'arrête et en sortant du camping je vire à droite vers le parking de départ de la grimpette qui se trouve à 4 km... On verra bien.
En arrivant au parking, nous pouvons constater que le tiroir caisse norvégien fonctionne toujours très bien, pluie ou pas pluie...
Nous nous équipons sous un petit crachin et dans une ambiance "petits moustiques qui piquent fort"... Allez en route vers le "Preikestolen" avec Vidoc en premier de cordée.
Preikestolen, c’est le nom norvégien d’une falaise impressionnante, une formation rocheuse qui culmine à 604 mètres au-dessus du Lysefjord.
Elle offre une vue spectaculaire sur un des plus beaux fjords de Norvège.
Preikestolen signifie “La Chaire” en français car cette formation rocheuse qui tombe à pic possède un sommet plat de 25 m sur 25 qui s’avance comme une chaire au-dessus du Lysefjord, le Fjord de la Lumière.
Pour nous la lumière se sera pour une autre fois.
La montée est très raide et afreusement caillouteuse. Elle recèle de nombreux passages un peu techniques qui necessitent une grande attention.
Les risques de chute, en particulier sur des rochers mouillés, les risues d'entorses du genou ou de la cheville sont énormes.
J'ai du mal à comprendre que les guides norvégiens parlent de randonnée facile à propos du Preikestolen.
Nous sommes très entrainés, nous marchons tous les jours, les longues promenades en montagne ne nous ont jamais rebuté, mais là, franchement, ce n'est pas une randonnée facile.
Nous avons vu des personnes souffrir véritablement, des familles avec des jeunes enfants, des jeunes pères avec des bébé sur le dos...
Beaucoup aurons la sagesse, et la déception de renoncer en cours de route.
C'est irrésponsable de la part des norvégien de lancer tant de personnes sans les informer sur les difficultés.
Partout on lit, 2 heures de montée et 2 heures de descente.
Nous avons mis 2h10 à la montée et 2 heures à la descente et nous avons dépassé de très nombreux marcheurs de tous âges...
Il est vrai que 80 000 visiteurs par an à 100 Nok la place de parking... il ne faut pas les décourager !
La montée ne présente aucun intérêt, mis à part le replat des petits lacs.
En revanche l'arrivée sur le site est sublime !
En tant que photographe je suis bien sur déçu des conditions de lumière, mais au moins mes photos auront le charme de la montagne par ciel plombé !
Nous déjeunons d'un pic-nic léger sur la pierre car nous avons froid et Vidoc ne se contentant pas de sa ration habituelle nous réclame des parts de sandwich.
Ce pauvre chien à fait de gros efforts sur les rochers et nous lui devons bien ça.
Dans la descente la puie redouble, mais la chaleur moite nous incite à retirer nos coupes-vent et trempés pour trempés nous marchons mieux ainsi.
Arrivé au camping-car, séchage friction du matelot Vidoc, puis nous prenons une douche bien chaude, suivi d'une bonne tasse de thé...
C'est le privilège d'avoir une maison sur roue qui vous attend au parking.
Nous plaignons tous ceux qui s'engouffrent trempés dans leur voiture.
Nous reprenons la route de Sandnes qui sera notre étape du soir.
Au passage... nous empruntons un Xème ferry, histoire d'alléger nos porte-monnaie de quelques centaines de NOK supplémentaires.
Arrivée au camping, guidé par le GPS, installation et repos... mais la puie redouble de violence...
Lundi 25 juin
Il fait presque beau ce matin au réveil... mais tout est trempé des pluies des jours précédents.
Une fois tout replié, nous prenons la route en direction de Kristiansand qui est à environ 220 km, bien décidés à prendre un bateau dès aujourd'hui pour quitter la Norvège.
La route est belle et nous nous arrêtons pour déjeuner au bord d'un petit lac... mais pas de photos aujourd'hui, je suis déjà au Danemark dans ma tête...
Les cinquante derniers km sont assez pénibles, beaucoup de camions et de caravannes et tout ce monde là, ou presque, se dirige vers le port pour prendre un ferry.
Nous arrivons, sans réservation, à prendre un Super-speed de la compagnie "Color Line" après seulement une heure et demi d'attente, c'est une vraie chance car il y a du monde !
Dès l'embarquement effectué, les Norvégiens se rappellent à notre bon souvenir et veulent absolument enfermer ce pauvre Vidoc dans une minuscule cage au fin fond d'une soute mal aérée.
Je refuse catégoriquement ce style de maltraitance qui montre encore une fois l'état d'esprit norvégien.
Quand je pense que sur le bateau suédois, on nous avait autorisé à nous installer dans une belle coursive, avec table, fauteuils, Internet...
et qu'une serveuse était venu apporter un petit croissant et un bol d'eau fraîche à Vidoc ! Ce sont vraiment deux mondes différents...
Bref, on oublie et on s'installe sur un pont à l'extérieur. Il fait beau et pas trop froid et les 3h15 de traversée se passeront bien.
Nous quittons la Norvège et ses nuages menaçants...
Arrivée au Danemark, avec un beau soleil couchant...
Nous prenons une petite route vers Tversted où nous trouvons un beau camping, propre et bien tenu.
Notre plus grande surprise sera l'accueil chaleureux et souriant du gérant... Quel contraste, cela faisait des semaines que nous ne connaissions plus cela !
Cela fait du bien et nous nous installons contents... pour préparer notre visite du Danemark.
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